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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 18:48

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Plus de deux millions de manifestants dans les rues le jeudi 29, et Éric Woerth, ministre du budget, en donneur de leçon : « en temps de crise, ce n’est pas la meilleure manière de répondre aux problèmes de la France. » On devrait donc ne faire grève que lorsque tout va bien. Sûr qu’on défilerait moins ! Mais « il y a d’autres moyens pour se faire entendre, on ferait mieux de se serrer les coudes. » On se les serre, dans les cortèges, plus que jamais Monsieur le Sinistre. Dix minutes plus tard, il en remet une couche : « Il faut se serrer les coudes ! ». A ce niveau ce n’est plus de la rengaine, c’est du psittacisme de combat. De son côté Daniel Sanchez, de la CGT, fait dans la métaphore bucolique : « le gouvernement peut toujours essayer de se cacher dans la forêt. » Promenons-nous dans les bois ? Ah oui, mais gare, le loup y est…

 

     Le loup, c’était son anniversaire, cette semaine. Les rigolos de Canal+ ont tenté de convaincre certaines personnalités, acteurs, chanteurs…, de le lui souhaiter face à la caméra. Tandis que Gilbert Montagné en fayot qui s’assume entonnait « bon anniversaire, Nicolas », Béatrice Dalle optait pour un style plus direct : « Sarkozy nique ta mère ! » Et dire qu’elle ne dort pas en prison, ou du moins pas encore ! Rama Yade, à qui on demandait pareillement de fêter son mentor, se contenta d’indiquer « je préférerais répondre à une autre question. »Terminé le grand amour, j’en connais une qui est plus proche de la porte que de l’augmentation.

 

     Mais deux « représentants des minorités », comme ils disent, virés à quelques jours de distance, cela aurait fait désordre. Sarko s’est donc contenté, pour l’instant, de remercier Dati. Un drame, nous informe Voici, qui rapporte qu’elle aurait même pleuré devant le président. Un signe de faiblesse qui, entre nous soit dit, n’a dû lui inspirer que mépris. « Si je comprend bien, je n’ai pas le choix », aurait soupiré Rachida entre deux reniflements. Face au loup, on a rarement le choix, elle aura fini par le comprendre. Elle aura mis le temps.

 

     Quoi, qu’entends-je ? Il y en aurait parmi vous que la grossièreté de B. Dalle incommoderait des deux oreilles ? Écoutez donc Bachelot, Ministre de la République, s’exprimer avec retenue à propos de Martine Aubry : « je lui souhaite de tout cœur de se casser la gueule. » Comme c’est joliment dit…

 

     Et tandis que tout ce beau monde s’insulte et se méprise, la Guadeloupe caracole vers sa troisième semaine de grève générale. Il faut que les stations service ferment pour qu’on commence un peu à s’y intéresser. Il me semble pourtant qu’en la matière, la Guadeloupe montre la voie, non ? Mais dans les cortèges jeudi, pas une banderole, pas une pancarte de soutien aux travailleurs guadeloupéens. Belle solidarité !

 
     Dans les cortèges, jeudi, il y avait, par contre, des socialistes. C’est ce qu’on dit. Possible, mais alors ils étaient sacrément discrets. Royal, elle, n’y était pas, elle est en vacances au Brésil, pardon... Elle assiste au forum social mondial de Belém, « parce que je veux être là où ça se passe. » La pauvresse s’est encore gourée d’adresse. Ça lui aura tout de même permis de danser la lambada avec Dominique de Villepin, lui aussi en villégiature au Club Med local.

 

     On rigole on rigole, en attendant Julien Coupat n’est toujours pas sorti de prison. La manifestation de soutien, samedi à Paris, malgré les beaux efforts entrepris par les forces de l’ordre, n’a pas dégénéré. Dommage pour Alliot-Marie, qui tenait tout près le communiqué dénonçant les violences de la mouvance anarcho- je sais plus trop quoi. Une prochaine fois, MAM ? On retiendra, pour finir, ces deux mots entendus dans la bouche d’un gendarme mobile, auquel une dame demandait l’objet de la manifestation et donc, de sa présence, à lui : « aucune idée. » Toute la pensée flicaillienne s’en trouve, pour le coup, résumée.  

 

 

                                                                                                    Frédo Ladrisse.

 

La question de l’autruche que tu liras nulle part ailleurs et que si tu y réponds, tu gagnes une plume, ou presque :

 

Dans la rubrique « j’apprends en m’amusant » : au Sarkozystan, le psittacisme est fort répandu. Mais qu’est-ce que le psittacisme ?

J’attends vos réponses, dico interdit, vous avez quinze secondes… 

                                                             

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 12:11


Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? En début de semaine, pas grand’chose, oreilles bouchées et paupières closes pour éviter d’être pollué par la grand’messe obamanienne. Mais je me suis rattrapé, et, une fois passée la médiatique tempête, lu avec attention le discours d’investiture. D’aucuns l’ont trouvé décevant. Ces « d’aucuns »-là devraient cesser de croire que l’Amérique et le père Noël, c’est pareil.Extraits.  « Notre nation est en guerre contre un vaste réseau de violence et de haine. » Ça part bien, on dirait du Bush… « Nous sommes prêts à nouveau à jouer notre rôle dirigeant. » Le changement, hein, mais surtout la continuité. Enfin, une annonce, qui laisse songeur : « nous dompterons le soleil, le vent et le sol pour faire avancer nos voitures et tourner nos usines. » Curieuse mégalomanie, qui s’achève en un bien maussade projet : rouler, bosser, re-rouler, rebosser.

 

     Ces délires de « domptage » n’empêchent visiblement pas notre petit personnel politique local de se réclamer d’Obama, mieux, de s’arroger une part non négligeable de sa victoire. Ainsi Ségolène Royal affirma-t-elle sans plaisanter « oui, j’ai inspiré Obama, et ses équipes nous ont copiés. » Devant la déferlante de sarcasmes que provoqua cette déclaration, elle tenta de se rattraper, précisant qu’il s’agissait « d’un trait d’humour mal compris. » On a déjà relevé, dans ce blog, la spécificité de l’humour royalien. Il ne fait rire qu’elle, et encore, pas toujours. Cependant, dans le registre clown triste, Ségo a de la concurrence. En décembre 2008, durant l’élection d’Obama, Estrosi, Ump, avait analysé le résultat comme suit : « l’impulsion que Nicolas Sarkozy a donnée aura sans doute pesé sur le comportement des Américains. »  Oui, c’est évident... Parait même que son discours de la Ferté-Bernard sur l’avenir de la charcuterie a fortement impressionné, là-bas. Quoi qu’il en soit, on attend avec impatience que Gérard Schivardi s’exprime quant au rôle majeur qu’il n’a pas manqué de jouer dans l’élection américaine.

 

     Vous me direz oui, mais Bush dans tout ça, alors, il devient quoi ? Bande de petits curieux… Bush, aux dernières nouvelles, il est retourné traire ses veaux. «Rien ne vaut le Texas au coucher du soleil. » Voilà, c’était aussi simple que ça. Pour avoir la paix en Irak, suffisait de lui refiler le Texas, qu’il aille y faire joujou. 

 

     Mais la paix, comme on sait, n’est pas pour demain, ni en Irak ni ailleurs. Maintenant que les bombardiers se sont (temporairement)  tus au-dessus de Gaza, quelques utopistes droitdelhommistes (comme on dit à PyongYang et dans les jardins de l’Elysée) se sont mis en tête d’inculper certains militaires de crimes de guerre. Les fous. « Israël est en paix avec lui-même », a rétorqué Tsipi Livni, ministre des affaires étrangères. Avec lui-même, oui, peut-être. Puis Ehud Barak, ministre de la défense, en a remis une couche : « l’armée israélienne est une armée morale et éthique. » Et à ceux qui verraient, dans le rapprochement des termes « armée » et « éthique » comme une contradiction, on répondra que maintenant ça suffit, l’antisémitisme ! Néanmoins, le ministre a prévenu qu’une pléthore d’avocats payée par l’Etat se tenait prête à assurer la défense des soldats. Ce qui, pour une armée « morale », qui n’aurait rien à se reprocher, semble pour le moins prématuré.

 

     Mais le grand sujet d’inquiétude, cette semaine en France, la véritable actualité, ce n’était ni Tsahal et ses exactions, ni même Bush et ses dindons. C’était Sumo, et Bernadette. Grâce à la presse de haut niveau qui règne sur nos kiosques, on sait tous quelle « journée terrible » a vécu dame Chirac, quand Sumo, leur clébard, a mordu le Président.  C’est ingrat, un bichon maltais. On savait que Chirac se morfondait, et passait le plus clair de son temps à balader son clebs. Belle reconnaissance! Mais Sumo en a peut-être eu marre de passer ses journées à la buvette de l’Assemblée… Bernadette, cependant, ne manque pas de répondant face à l’adversité. J’en veux pour preuve cet aveu, bouleversant de sincérité : « je me rend en Corrèze en train, et je reviens de Corrèze en train. C’est long, mais j’en suis très fière. » On le serait à moins.

 

            Frédo Ladrisse     

 

 

La question de l’autruche que tu liras nulle part ailleurs et que si tu y réponds t’as gagné une plume, ou presque :  

 

Selon un récent sondage, 69% des Français seraient pour la grève de jeudi. Sachant que le train de 8h 21 roule à 62 km/h, quelle sera, selon vous, la part de ces 69% présente dans la rue ce jeudi ? J’attends vos estimations, accompagnées de vos algorithmes !

           

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20 janvier 2009 2 20 /01 /janvier /2009 09:52


Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? J’entends G.W. Bush, l’homme dont on n’oubliera pas qu’en français son nom signifie George Buisson, je l’entends prononcer son discours d’adieu, dans l’indifférence générale. « Je n’ai pas vendu mon âme au diable pour être populaire », s’enorgueillit Buisson, un tantinet chafouin. Puis : « quand je rentrerai chez moi, que je regarderai dans la glace, je serai fier de ce que je verrai. » On le serait à moins, le monde va tellement mieux depuis toi. Reste à savoir comment se traduit Obama en Français. Oh bah moi… Le couronnement est pour demain, les ennuis pour le jour d’après. Mais tout ce que les banlieues de par chez nous abritent d’individus issus de la traite des Noirs ne manquera pas d’être fier, un jour.


     Fier un jour, fier toujours : telle semble être la devise du François Fillon de base. Le ridicule ne tuant plus (autrement Matignon serait vide depuis longtemps), il s’autorise, sans barguigner, à dénoncer je ne sais quelle surmédiatisation dont il serait victime, et avec lui sa seigneurie Sarkozy de Nagy-Bocsa. « Nous ne sommes pas des vedettes. Nous ne sommes pas des stars. » Jusque-là, on est bien d’accord. N’est pas Didier Wampas qui veut. Mais le margoulin ajoute : « nous sommes des Français comme les autres. » Et là, j’ai comme un doute.


     Certes le Français « comme les autres » a fait comme son Maréchal, de la dénonciation de l’action syndicale un quasi sport national. Mais irait-il, comme Sarko, jusqu’à se rendre à Vesoul (Vesoul!) pour vilipender « une organisation syndicale irresponsable, qui bafoue l’intérêt des usagers en fermant la deuxième gare de France » ? Uno, quand on est un peu cultivé, on ne dit pas « deuxième », mais « seconde ». Secundo depuis quand appelle-t-on « usagers » ceux qu’on nous a appris depuis vingt ans à traiter comme des clients  ? Tertio, ce n’est pas Sud Rail qui a décidé de fermer Saint-Lazare, mais bien la direction de la Sncf. Tout le monde le sait sauf Sarko. N’empêche, ça va mieux en le répétant.


     Le même jour, on remaniait. Petit jeu déprimant et dont tout le monde se fiche, qui a vu cependant le recordman des expulsions transféré illico au ministère des affaires sociales. Ça promet. D’autant qu’on lui colla aux fesses Fadela Amara, qui « est une compatriote; comme ce n‘est pas forcément évident, je le précise », balança Hortefeux devant une grappe de journaleux. C’est d’une élégance rare… Mais si on a plus le droit d’être raciste en France, autant se remettre à voter Front National, hein Brice ?


     Le même jour, Christine Boutin (enfin débarrassée de celle qui lui montait sur le bout des espadrilles) tenait à préciser : « si j‘ai sablé le champagne avec mes collaborateurs, ce n’était pas pour dire que Fadela s‘en allait. » Bin non, évidemment. Plus ces gens-là répètent ce qu’ils ne veulent pas dire, et plus on entend bien ce qu’ils taisent.


     Le même jour, à gauche, on avait toujours pas de pétrole, on avait toujours pas d’idées, mais on creusait sévère. Quoi donc ? Mais la tombe de Julien Dray ! « Je m’expliquerai bientôt sur mes dépenses faramineuses », confiait Juju-la-flambe. On en salive d’avance. Pendant ce temps, Martine Aubry s’endormait derrière son bureau, son coude glissait et elle s’enfonçait la pointe d’un Bic dans l’œil (je vous jure que je n’invente rien). Heureusement Jean-Marie Messier (le retour) sortait, le même jour, un bouquin, où qu’y dit tout comment qu’on aurait dû faire pour éviter la crise mondiale. Le mafioso se la pétait, ce matin-là, sur France Inter. Appel d’un auditeur : « vous faites dans la pornographie maintenant, dès le matin ? » Et le journaliste de s’étrangler, de s’insurger, de s’ébaubir : « Monsieur, monsieur… quelle est votre définition de la pornographie ? » C’est pourtant bien simple: Messier est une pute et France Inter est son souteneur.


     Le même jour on apprenait que, dans la nuit, la bande de Gaza avait été victime de quarante raids aériens. Quarante. En une nuit. Auparavant, le bourreau avait pris soin de bombarder plusieurs hôpitaux, ainsi que de détruire des entrepôts de l’Onu, lesquels contenaient des dizaines de tonnes d’aide humanitaire. Sûrement que sous les paquets de pansements se planquaient les cousins du fils du voisin de l’oncle d’un dangereux militant du Hamas. Guerre au terrorisme, on a dit.


                                                                                                                           Frédo Ladrisse


Attention nouvelle session !, la question de l’autruche que tu liras nulle part ailleurs et que si tu y réponds t’as gagné une plume, ou presque :


Que ne fera pas Obama, qu’on croyait qu’il ferait ?


J’attends vos réponses, les aminches.

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 17:12

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Les cris des enfants de Gaza, victime de la campagne de bombardement que l’on sait. Mais « Israël ne doit pas courir au suicide simplement au nom des bons sentiments », explique Serge Bernheim, nouveau grand rabbin de France. Au nom de la résistance à ces « bons sentiments » les militaires se permettent tout, et les chars entrent en branle. Tsahal distribue des tracts en arabe, où il est écrit : « pour votre sécurité et celle de votre famille, il vous est demandé de ne pas vous approcher des terroristes. » Elle est bien bonne. Ils font comment les gens ? Ils partent en vacances au Brésil en attendant que ça se calme ?


     Dans cette guerre compliquée, où tout jugement tranché s’avère nécessairement incomplet, une personnalité se détache, qui sait, elle, ce qu’il faut penser. En effet, pour Rama Yade, « le Hamas est responsable de ce qui se passe à Gaza. » Et d’ajouter, d’un coup de menton : « même si Israël n’est pas tout à fait innocent. » C’est ce qu’on appelle savoir prendre des précautions. Tout autant précautionneux, Obama garde, pour l’instant, le silence. Il ne veut rien dire de cette guerre parce que « ce ne serait pas prudent pour le peuple américain. » Voilà une mandature placée sous les auspices du courage et de l’audace ! M’est avis que les barackophiles vont se réveiller sous peu avec une sacrée gueule de bois…


     Sous d’autres cieux, certaines se découvrent une solidarité féminine inédite. Ainsi Ségolène Royal prend fait et cause pour la Dati, qu’on embêterait trop à propos de cette histoire de père inconnu (il est vrai que tout ça sent fort le caniveau) : « qu’on laisse donc tranquille Rachida Dati ! », s’est écriée la dame. « Cet acharnement contre elle est indécent et injuste. » Elle serait pas un peu jalouse, la Ségolène, elle trouverait pas qu’en ce moment on parle pas suffisamment d’elle ? D’ailleurs, son soudain intérêt pour la garde des sceaux ne l’empêche pas de rajouter sa petite cuillère de cancan à l’étron collectif : « si j’osais plaisanter, je conseillerais au père de l’enfant de prendre un congé paternité. » Hi hi, mais qu’elle est drôle… Dati, elle, n’hésite pas : « la priorité, c’est ma fille. » Pour une jeune maman, voilà qui est original. Six suicides en une semaine, dans les prisons françaises, ça nous ferait pas non plus une autre « priorité », ça ?


     Pour Monsieur, fils du Roi, la priorité est clairement définie. La priorité absolue de Jean Sarkozy ne saurait être que Jean Sarkozy lui-même. Il se murmure qu’on le pressent au sein de la direction de l’Ump, la maison de campagne à papa ? Petit Jean dément, la baraque n’est pas assez grande pour lui. « Je m’applique aujourd’hui à construire mon parcours autour de la légitimité électorale. » En se présentant à Neuilly, c’est un peu facile, non ? On ne saurait donc trop lui conseiller, en terme de « construction », d’être, la prochaine fois, candidat à Clichy-sous-Bois. Sacré challenge ! Cependant, cette légitimité ne peut être remise en cause, puisque, comme il le dit lui-même, « je suis président du groupe Ump au conseil général parce que mes collègues m’ont élu. » Ah d’accord, si il parle de ce genre d’élection entre potes, d’accord…


     Quant à papa Sarko, le voilà encore sur la route, paraît même qu’il va s’arrêter à Vesoul ! Courant de tribunes en micros, le moins que l’on puisse dire est qu’il est déchaîné, érige l’autosatisfaction au rang de pathologie grave. « Je comprends très bien toutes les demandes qui s’adressent à moi », osa-t-il devant les personnels hospitaliers. « Ma façon de les écouter et de les entendre, c’est de venir à votre rencontre, et de ne pas rester à l’Elysée pour m’incliner devant tous les chapeaux à plume habituels. » Eh bin. On en apprend de bonnes, sur les moeurs élyséennes… C’est Carla qui impose le chapeau à plume au courtisan de base ?

Sarko néanmoins profitera de sa tournée des bars de province pour annôner sur tous les tons sa nouvelle ritournelle : « l’année 2009, ce n’est pas l’année des annonces, mais l’année des résultats. » Brrr… Ça fait froid dans le dos, hein ?


     Quitte à frissonner de dégoût, prenons donc des nouvelles de Dieudonné. Il est vivant. Je l’ai vu. Dans la manif de soutien à la Palestine, à Paris, samedi dernier. Il s’est emparé d’un micro et a été immédiatement encensé, que dis-je, ovationné par des centaines d’ados, auquel il contribue à empuantir les idées et à polluer le cerveau. Ce type est un opportuniste, par ailleurs facho de première catégorie. Dès lors ne nous étonnons pas de le croiser à chaque fois que, dans une manif, on hurle « mort aux juifs. » Moi par contre, désormais, j’irai balader mon autruche dans d’autres faubourgs, où ça sent moins.


                                                                                                   Frédo Ladrisse


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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 11:41

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? En 2008, pas de fric, en 2009, rien de neuf, on pourrait résumer ainsi les vœux de Sarkozy à ses chers compatriotes. Il y fut, bien évidemment, beaucoup question de la crise. « De cette crise va naître un monde nouveau auquel nous devons nous préparer. » Ah, et comment ? « En travaillant plus. » On l’aurait parié. Notez que la seconde partie de la présidentielle formule, « pour gagner plus », a disparu cette année. Sans doute un regrettable oubli. Quant à Lefèbvre, porte-parole de l’Ump, il nous la joue à la gauloise : « aujourd’hui, avec la crise, le ciel nous est tombé sur la tête. » Par Toutatis ! Peut-être aurait-il fallu ligoter la Carla avant qu’elle ne se mette à chanter ? Allez, vive la République, vive la France, et passons à autre chose.

 

     Passons à Gaza, tiens, soumise au feu de l’aviation israélienne, ainsi qu’à une opération terrestre. Tandis que la communauté internationale, comme on dit, s’entête à renvoyer dos-à-dos armée d’occupation et population civile, Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères, assure que « la situation humanitaire à Gaza est comme elle doit être. » Etrange déclaration, où peut s’entendre le vœu de punir par la famine, l’absence de produits de première nécessité, de soins, de prise en charge des blessés,… une population qui eut le tort de « mal voter ». Et on bombarde, comme jamais. Gidéon Levy, éditorialiste au quotidien Haaretz, affirme : « nos excellents pilotes sont maintenant devenus des voyous. Comme dans les vols d’entraînement, ils bombardent sans états d’âme. » Il serait bien sûr plus qu’ardu de trouver, quelque part sur la planète, un militaire doué d’états d’âme. Ça ne fait pas partie du boulot, même, ça le contrarie. Mais la barbarie dont font preuve les pilotes israéliens est, dans ce sens, exemplaire.

 

     Heureusement Sarko veille, qui va se rendre au Proche-Orient et vous régler ce pataquès en deux coups de cuillère à pot. « Trouver les chemins de la paix », comme il dit. En deux jours superSarko va donc réussir là où quatre générations de diplomates ont échoué. Le pauvre, qui ne se remet pas de ne plus être le superprésident de la supereurope, saute sur l’occasion pour se sentir exister. C’est qu’on s’ennuie, en France, c’est tout petit, la France. Tzipi Livni, toujours elle, reçue très officiellement à l’Elysée, « remercie le président Sarkozy pour sa compréhension. » Comme dans le même temps celui-ci refuse de dialoguer avec le Hamas, jugé infréquentable, on peut en conclure que les « chemins de la paix » c’est pas demain la veille qu’il risque de les emprunter.

 

     Je ne sais pas si le Hamas est fréquentable ou non, je sais juste qu’il gagna, il y a quelques années, des élections jugées exemplaires, sur le plan de l’organisation. Faillite de la démocratie représentative, une fois de plus… D’autres, par contre, qui me semblent plus qu’infréquentables, ce sont les organisateurs des manifs de samedi dernier, en soutien à Gaza. A Lyon, quelques porteurs de drapeaux noirs en furent tout bonnement éjectés manu militari par le service d’ordre : « pas de militants révolutionnaires dans le cortège », telle était la consigne. Et puis : « le seul drapeau autorisé est le drapeau palestinien. » On en est pas sorti, du nationalisme primaire (pléonasme).

 

     Dans le registre de l’infréquentable, on trouve également, cette semaine, l’incorrigible Dieudonné. Le bonhomme, qui n’a plus d’humoriste que le titre, n’a rien trouvé de mieux pour faire parler de lui que d’inviter sur la scène du Zénith, à Paris, Faurisson le révisionniste. « Votre présence ici et notre poignée de main sont déjà un scandale en soi », s’est-il félicité.

Ensuite fut remis au vieux facho un vague prix de l’insolence, des mains d’un technicien déguisé en… déporté. Ce n’est plus de l’insolence, c’est au-delà, c’est du mauvais goût. Dieudo s’est justifié comme suit : « c’est la plus grosse connerie que j’ai faite, mais la vie est courte. » Curieux alibi. Pour les enfants d’Izieux la vie fut courte, aussi. Quelques jours plus tard, il tentait une nouvelle sortie : « je voulais faire plus fort que Le Pen. » Pour le coup, c’est réussi : Le Pen, présent dans la salle, a trouvé le spectacle « très intéressant », mais précise : « c’était étonnant, peut-être un peu choquant ». Choquer Le Pen, il fallait le faire. Finalement Dieudonné est un enfant qui joue de l’antisémitisme comme d’un hochet. Affligeant.

 

                                                                                              Frédo Ladrisse.          

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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 13:25

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Fillon et Sarkozy barrés pour les vacances, c’est MAM qui est aux manettes. La première dame antiterroriste de France fait la circulation au carrefour national. Normal, selon Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, « c’est une période où on a besoin du ministre de l’intérieur sur le terrain pour rassurer les Français. » Inquiétant… Fillon lui-même, ne semble pas très rassuré : « s’il le fallait, je serais à Paris dans un délai de quatre heures. » Mais le bonhomme ne s’oublie pas : « j’espère qu’il ne se produira rien qui m’oblige à rentrer plus tôt. » On te le souhaite garçon, c’est joli l’Egypte, n’est-ce-pas ?


      Sarko et Madame, comme on sait, ont choisi le Brésil. C’est pas la crise pour tout le monde. Au passage il a refourgué pas moins de 6 milliards d’armes au président Lula, « une moisson sans précédent », selon le petit Nicolas, qui a placé des hélicos, et même quelques sous-marins. Si Lula cherche un porte-avions on peut toujours lui refiler l’antédiluvien Clémenceau : l’Angleterre, où il devait être démantelé, n’en veut plus. « Il y a un problème d’espèces étrangères sur la coque », a indiqué le capitaine Jerry Drewitt. Non, il ne s’agit pas de clandestins afghans tentant de rejoindre Londres, mais de simples mollusques. Que fait MAM ?


     Cette affaire de mollusques, Benoît XVI en fera peut-être une métaphore, de celles dont il a le secret dès lors qu’il s’agit de s’en prendre aux homos. « Si les forêts tropicales méritent notre protection, l’homme ne la mérite pas moins. » Souverain poncif... si ce n’est que, dans le même discours, l’homosexualité est clairement pointée du doigt. La comparer à la déforestation, fallait l’oser. Lui, il ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.


      Faut dire qu’ils sont colère, en ce moment au Vatican : TF1 a déprogrammé la traditionnelle retransmission de la messe de minuit, au profit d’un bêtisier. « Un signe de superficialité », a tranché le papal porte-parole. Comme si la messe, de minuit ou pas, n’en était pas un autre… Dénonçant également « un manque d’attention à la sensibilité d’une large partie du pays », le porte-parole en question semble avoir oublié la très grande sensibilité d’une part (d’audience) encore plus large à ces bêtisiers qui, eux, osent dire leur nom. Bref, entre Bigard et Benoît, c’est plus tellement le grand amour. Et le second risque d’oublier d’inviter le premier à sa cérémonie des vœux.


      Ces cérémonies, cette année (ah mais c’est que l’autruche s’y entend, en matière d’enchaînement !), se feront au pain sec. N’exagérons rien : à la brioche plutôt, et encore, pas partout. En raison de la crise et histoire de faire croire que lui et ses potes donnent l’exemple (fait quel temps à Sao Paulo ?), Sarko a demandé à ses ministres de faire maigre. Tous ne l’ont pas suivi, loin de là. Dans les villes, les départements, pareil. Son copain Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, a maintenu les cérémonies à l’identique, « pour lutter contre la sinistrose. » Il a de drôles de solutions, le ministre de la relance… A Neuilly aussi, on maintien. Déprime-t-on là-bas aussi ? A Puteaux on doit sacrément sinistrer, puisqu’on dépense sans compter : 1 million d’euros rien que pour les illuminations, plus 900 000 pour « Puteaux en neige ». Cependant, la mairie communique : la neige ne sera pas cette année importée des Alpes, les habitants devront se contenter de neige artificielle. Dur.


      Un autre qui, vu son train de vie, doit être salement dépressif, c’est bien entendu Julien Dray. L’homme de l’ombre, malgré lui placé en pleine lumière, se révèle de jour en jour. Juju aime les belles choses. « Les montres, c’est ma vie », a-t-il lâché en un soupir. Et les jolies montres, ça coûte cher. On ne sait pas si il sera ou non invité à la cérémonie des vœux du Parti socialiste, mais on sait qu’en faire, des vœux, ça ne lui servirait à rien. Ils ne se réalisent jamais.


                                                                                                  Frédo Ladrisse.


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22 décembre 2008 1 22 /12 /décembre /2008 13:35


Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Ici-même, la semaine dernière, on se permettait de signaler au ministre Darcos qu’il n’était pas certain qu’il ne reculât point face au mouvement lycéen. C’est fait. Une fois de plus, il a l’air fin. Mais puisqu’il parait que le ridicule ne tue plus, le monsieur s’autorise malgré tout des pérorages de paon. « Ce mouvement lycéen a pris un tournant très violent, pour des enjeux qui sont quand même modestes », assène l’hautain. Fatalement, il menace : « nous veillerons au mois de janvier à ce que les blocages ne se reproduisent pas. » Ça sent la flicaille à plein nez, d’autant que pour Darcos, la cause est entendue, tout ça c’est rien que la faute à cette satanée extrême gauche. D’ici à ce qu’on trouve une caténaire dans le cartable d’un gosse, y’a qu’un pas.


     L’extrême gauche, en cette fin d’année, admettons qu’elle a le dos large. « Julien Coupat pourrait être libre, pourtant, il ne l’est pas. » C’est son avocate qui parle, après que le Parquet, ulcéré d’entendre le juge des libertés se prononcer en faveur de la libération de son client, ait choisi la voie du référé-détention. Procédure exceptionnelle, rarement appliquée, mais qui permettra de maintenir en tôle Coupat et sa compagne. Joyeux Noël, monsieur Parquet !


      Un qui ne risque pas de jeûner le 24 décembre au soir, c’est le ministre dit « de la relance économique », l’inénarrable Devedjian. Assis sur quelques centaines de milliards, il n’a rien foutu depuis un mois. Il attend quoi pour se bouger ? « Je suis le plombier qui doit déboucher les tuyaux et le mécano qui doit resserrer les écrous », a déclaré l'intéressé. C’est sûr que si il passe son temps à bricoler dans son garage, on est pas prêt de voir la couleur d’un billet qui, de toute façon, ne nous est pas destiné. Joyeux Noël, banquiers ! Mais le problème, comme d’habitude, tiendrait en certaines lourdeurs de certaines administrations. Le problème, explique Devedjian, « c’est quand les mammouths d’un troupeau se mettent à suivre des chemins différents. » Etes-vous sûr, Président, de bien lui avoir expliqué son nouveau taf au Devedjian ?


      Trève de galéjades, l’heure est grave, l’autruche en péril. Copé, Jean-François, Ump, prépare un bêtisier de l’assemblée nationale. Concurrence déloyale ! Comment voulez-vous que je lutte, alors que lui, les bouffons, il les fréquente tous les jours ! Pas d’inquiétude cependant, vous connaissez Copé : drôle comme un képi, jovial comme une moule, ce qu’il prépare c’est une attaque contre le Ps. C’est d’un fun… Il entend par son bêtisier « dénoncer la violence inouïe, anormale, injustifiée » dont l’opposition ferait preuve. « Le parlement doit être un lieu de débat, pas un ring de catch. » Ah ah ah, quel humour !... Vivement le bêtisier, qu’on se marre.


      Dans la famille j’ai-laissé-mon-humour-en-bas-dans-la-bagnole, la Bruni elle aussi fait fort. La voilà qui se met à râler parce que pas contente de sa marionnette aux guignols. Elle lui reproche, en outre, de trop ressembler à Ségolène. « Ils auraient pu faire une marionnette pour moi », se lamente la dame. Décidément, marier Sarko laisse bien des loisirs. Joyeux Noël, pleureuse !


      A Rama Yade on ne souhaitera rien, enterrée vivante qu’elle est par ses petits copains, dont le dernier en date, Estrosi, maire de Nice, n’y va pas avec le dos de la pelle : « Rama Yade existe parce que Nicolas Sarkozy l’a fabriquée. » Précisant sa pensée de fossoyeur hilare, le bonhomme ajouta, en référence au refus de Yade d’être candidate aux européennes, « on fait un placement, on le fait fructifier, et au moment où on veut en tirer les bénéfices, voilà… » Paraîtrait que la Yade a très moyennement apprécié d’être comparée à un placement bancaire, qui plus est vermoulu. Peu importe, c’est une battante ! Si elle n’a pas envie de l’Europe, elle a par contre « très envie de repartir au combat électoral. » Comme à Colombes, Hauts-de-Seine, en mars ? Parachutée là-bas telle la potiche de base, elle réussit à perdre une mairie réputée imperdable. A ce propos : Sarko-le-candidat n’avait-il pas promis que ses ministres, si ils étaient battus au suffrage universel, seraient tenus de démissionner? On se souvient que Juppé avait appliqué cette règle, depuis… bin depuis Darcos, battu à Périgueux, Yade, battue à Colombes, sont encore là. Liste non exhaustive. Règle passée aux oubliettes.


      Un qui en rêve, des oubliettes, histoire qu’on le lâche un peu, c’est Julien Dray. Ce justiciable, bien connu des services de la rue de Solférino, est soupçonné d’avoir détourné la bagatelle de 351 027 euros, piqués dans les caisses de la Fidl, syndicat lycéen, et de SOS Racisme. « On bafoue la présomption d’innocence ! » hurle son avocat. Et de préciser que « Julien Dray est d’une sérénité totale. » Tu m’étonnes. 350 000 euros, ça nous fait du joyeux Noël.

 

                                                                                             Frédo Ladrisse.


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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 10:22

 

 

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Rama Yade, qui couine et renâcle, son ministre de tutelle, le docteur Mabuse-Kouchner ayant laissé entendre qu’elle ne servait à rien. « Qu’elle s’occupe du droit des enfants et de celui des femmes victimes de violence, c’est très bien », a-t-il précisé. Ce qui en clair signifie les droits de l’homme, j’en fais mon affaire. L’intéressée n’a pas encore, comme durant les municipales, joué de son pipeau préféré du genre « on ne m’aime pas, parce que je suis Noire », mais quelque chose me dit que ça ne saurait tarder. Elle aura cependant plus de mal à dérouler sa mélodie, pour cause d’obamania, et surtout parce que nul n’ignore que si elle est virée ce sera pure punition. En effet, cette écervelée a refusé de se présenter aux élections européennes, malgré l’insistance de Sarko. Mais qu’est-ce qui lui a pris ? On ne refuse rien au nabot, et Rama Yade a beau réaffirmer partout sa « complète fidélité au président de la République », m’est avis qu’elle est cuite.

     Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Michelle Alliot-Marie, ministre de l’intérieur, recule (sans le dire) sur le dossier du fichier Edvige. Comme quoi la mobilisation, ça paie. Reste que les fichiers de police sont toujours au nombre de 45 (11 de plus en deux ans !). « Je veux que les Français se sentent protégés, et non pas soupçonnés » a expliqué la mère MAM.¨Pour le coup, c’est raté. Exemple parmi d’autres, bien que la baudruche ultra-gauchiste se dégonfle à vue d’œil, plusieurs membres du groupe de Tarnac dorment toujours en tôle, et sont toujours soupçonnés d’entreprise terroriste. S’adressant à une journaliste, le cow-boy Copé s’est empressé de répéter le catéchisme ultra-droitiste en la matière : « je serai vous, je me garderai bien de prendre tout  ça à la légère. Vandaliser un caténaire (*), C’EST du terrorisme. » Au même titre que briser la vitrine d’une banque, incendier une voiture, parler pas poli à un flic ?  
 

     Tous terroristes, alors, les milliers de jeunes Grecs. A Athènes fleurissent les banderoles sur lesquelles on peut lire « le sang coule et appelle vengeance », ou « un à terre, des milliers dans la rue. » Autant de messages à caractère « terroriste », au point qu’on se demande ce qu’attend l’Otan pour bombarder la capitale. N’empêche : parait qu’à l’Elysée on s’inquiète d’une éventuelle contagion, du risque jugé plausible de voir les jeunes lycéens français suivre l’exemple de leurs copains grecs. Le genre de choses qui peuvent arriver, surtout quand on a un ministre aussi nul que Darcos. « Je ne suis pas ministre de l’hésitation nationale », a tonné le comique. Façon de dire qu’il ne reculera pas, ce qui fait un peu fanfaron. Alors que les établissements sont bloqués par dizaines, que des manifestations, radicales, ont lieu pratiquement chaque jour (notamment en Bretagne), Darcos ne voit là qu’une « petite concentration de mécontentements », des mouvements de protestations « presque habituels. » Tout est dans le « presque », ou presque… Le ministre et sa réforme seront-ils sauvés par le gong des vacances scolaires? Rien n’est moins sûr. Darcos devrait ne pas oublier que le gouvernement avait par exemple, comme ça, joué l’usure vacancière au début du mouvement contre le Cpe. Il s’agissait alors des vacances de février, qui, pour des raisons de découpage, s’étalaient sur un mois (ce qui n’est pas le cas à Noël). Le calcul s’avéra mauvais. En mars, tout le monde s’était retrouvé pour faire la fête à Villepin.

Tandis que le sarkozystan joue l’avenir d’une génération sur un coup de poker menteur, à gauche, s’achève la saison des congrès. Après celui de les Verts dont il n’y a, je crois, rien à dire (et encore moins à retenir), c’est le Parti Communiste qui tenait le sien, ce week end. Mélenchon passe, comme ça, en voisin, et, faisant référence au mouvement du Non au moment du referendum, trouve « que ça commence à sentir bon 2005. » Trois ans de retard, le Jean-Luc, offrez-lui un calendrier. Assez admiratif de la « discipline » observée par les 800 délégués, le chef du nouveau et groupusculaire Parti de Gauche rempli son calepin de notes : « on regarde comment ils font. » Bref, La Méluche apprend son métier de meneur de troupes clairsemées. Sur le tas, et sur le tard.

     Cependant le vrai gag politique cette semaine nous est venu de gens qui, d’ordinaire, font pas tellement rigoler, j’ai nommé Lutte ouvrière. Vous ne pouvez pas ignorer (ça a été le hit, repris partout) qu’Arlette a refilé son tablier à une nouvelle, une jeunesse, Nathalie Arthaud qu’elle s’appelle. Vous avez vu sa tête ? Sinon, y faut : c’est Arlette avec trente ans de moins. Un ami facétieux s’est mis, en la voyant, à douter à voix haute : sont-ils raëliens, à LO ? Ont-ils cloné leur Arlette ? « Les journalistes s’intéressent plus à la longueur de mes cheveux qu’à nos idées », déplore la benjamine. Et en plus, ça l’étonne. C’est charmant la jeunesse.

 

                                                                                                 Frédo Ladrisse  

 

(*) Qu’il nous soit permis de rappeler à Jean-François Copé ainsi qu’à tous les membres de ce gouvernement qu’on dit UNE caténaire, non pas un caténaire. Ça, c’est du terrorisme d’orthographe !    

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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 11:37

 

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? La Martine, désormais installée rue de Solferino, annonce le programme: « dès la semaine prochaine, le Parti Socialiste est de retour dans les rues. » Drôle d’idée, vu le temps. Va falloir vous couvrir les gars, la rue, z’avez pas l’habitude. Franchement, qu’est-ce que vous allez y foutre? Jouer les pères Noël de magasin ? Autant vous prévenir, y’a de la concurrence. Car le père Noël, cette ordure, est joué par Sarko ces temps-ci. Dans la hotte cette semaine : Devedjian, nommé ministre de heu… attendez je relis… de « la relance économique. » C’est quoi ce boudin ? On en sait pas grand’chose, si ce n’est qu’il est démontré que Sarko est soucieux de maintenir le pouvoir d’achat de ses potes. N’empêche, bel aboutissement pour Devedjian qui, en 95 et sous la houlette de Madelin, commettait un programme économique aux relents prononcés d’ultralibéralisme, et joliment titré « quand les autruches relèveront la tête. » Tirant tête hors du trou, je risque de tomber bec à bec face à lui, merci bien, je retourne m’enterrer la tête.

 

     Quoi, de quoi, on critique ? Ah non, ça désormais c’est plus permis. Bockel, transfuge socialo glandant depuis 2007 dans un palais de la République sous prétexte d’ouverture à gauche, l’a très clairement laissé entendre : « critiquer le gouvernement alors qu’il y a une crise mondiale ne serait pas très sérieux. » Fermez le ban, l’arrière ban et vos grandes gueules, camarades, voici revenue l’ère du béni oui oui. Bin c’est la crise, qu’on vous dit, et mondiale encore !

     Ceci dit, c’est pas faux, ça commence à puer grave pour le capitalisme de base. L’Islande est au bord de l’implosion, ruinée, et l’Irlande, nous apprend-t-on, risque fort d’être le prochain sur la liste des faillites nationales : « Le marché de l’immobilier irlandais est extrêmement cher, et le niveau des dettes ici crève le plafond », explique Sean McCarthy, conseiller financier. « Les gens sont en train de se rendre compte que les maisons ça ne se mange pas. » Et de conclure en un soupir: « la bulle va éclater. Que Dieu vienne en aide à l’Irlande. » Vite, un cierge.

     La crise, néanmoins, a du bon. Elle permet, dans certains domaines, de réaliser de substantielles économies. Ainsi le Fonds Mondial contre le Sida a-t-il décidé d’opérer des coupes sombres, de l’ordre de 25 %, dans les budgets alloués à la lutte contre la maladie dans les pays du Sud (bien évidemment les malades du Nord n’auront eux à souffrir d’aucune restriction budgétaire). Selon Act Up, lesdites restrictions seraient en France à peu près de 60 %... La crise, hein. Sur le site de l’association on apprend pourtant que « les sommes nécessaires pour tenir les promesses d’aide au développement des pays pauvres représentent moins de 1 % des 1500 milliards mobilisés par les pays riches pour « sauver » leurs banques cet automne. » Moins de 1%. C’est encore trop. Tout est dit.

 

     D’autres, que la crise arrange, ce sont bien sûr les ratichons. En période d’incertitude, les affaires reprennent, et les gourous de toute obédience retournent à l’offensive. Cependant Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris, a d’autres préoccupations. Il était urgent, selon lui, de rappeler que les femmes n’avaient toujours pas leur place dans l’Eglise, ou juste pour passer la serpillière dans les allées : « le plus difficile, c’est d’avoir des femmes formées. Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. » Il est vrai qu’en matière de jupe, Monseigneur s’y entend. Quant à ce qu’il a dans la tête, on s’en doute largement. Un autre de ces eunuques qui semblent avoir quelque difficulté avec la gente féminine, c’est le golio, là, vous savez, celui qui sourit bêtement, mais si, le chauve en robe de chambre… Le dalaï lama. « La pression sexuelle, le désir sexuel, conduisent à davantage de complications », a déclaré Sa Sainteté tout en s’enduisant les aisselles de beurre de yak sacré. « Les couples ont toujours des problèmes. Dans certains cas il y a des suicides, des meurtres. » Et parfois même, du plaisir, du bonheur, quelle horreur…

 

     Histoire de changer un peu, voilà un homme sympathique bien que socialiste: Christian Teyssèdre, maire de Rodez. Opposé au service minimum dans les écoles, il a dressé une liste de « personnalités » réquisitionnables en cas de grève, au premier rang desquelles se trouvent l’inspecteur d’académie, et… le préfet de l’Aveyron. « Il ne peut pas refuser de m’aider à mettre en place une chose qu’il me demande de faire. Je pousse la logique jusqu’au bout », a expliqué le comique. Lors de la prochaine grève des profs, monsieur le préfet se devra donc d’aller jouer les assistantes maternelles. On a de l’humour, à Rodez.

 

     Sinon, dites, vous avez des nouvelles de Chirac, vous? Moi j’en ai eu, bin il m’inquiète. Parait qu’il s’ennuie, se morfond. Qu’il soupire et languit. Fait rien qu’à promener son clébard, ou alors se rend en Corrèze pour de bien tristes week-ends. « On le croise parfois chez le coiffeur de l’assemblée nationale », indique le journaliste. La vieillesse est un naufrage. « Il devait publier ses mémoires. Il n’en a pas encore écrit une ligne. » Surtout, qu’il ne se presse pas.


                                                                                      Frédo Ladrisse. 

                                                                                                                                                                                                           


Sur l'Islande :  <http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=MAR20081204&articleId=11285>


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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 12:10

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? A la radio un pâle expert dont je me suis empressé d’oublier le nom, s’agaçait au sujet de la suppression de la pub sur les téloches et radios publiques. « Moins de publicité c’est moins de consommation », expliquait le larron. « C’est comme ça », précisait-il, ce qui nous fait un bel argument. Mais admettons. Et alors ? Alors, « moins de consommation c’est pas bon pour la croissance. Avec la crise, c’est pas le moment. » Donc, on a plus une thune, mais faut qu’on continue à la claquer dans des conneries. Le sauvetage de la croisssance-avec-les-dents est à ce prix.

 

     Ailleurs, sur une autre planète, certains se demandent, eux, comment sauver le soldat Ségo. Ce n’est pas le souci de tous, pas celui de Montebourg en tout cas, soutien d’Aubry : « de la vieille chenille va sortir un nouveau papillon », a tenté l’exalté. Et sur l’étron nouveau viendront butiner de nouvelles mouches ? Ségo, elle, se dit sereine. Pourtant, à regarder la vidéo qu’elle balança sur le net le soir même de cette nouvelle défaite, la sereinissime Royal cachait mal son amertume : « nous avons réussi à convaincre la moitié des militants socialistes, la moitié, que dis-je… sans doute un peu plus. » Dans le registre mauvais perdant, avouez qu’elle se pose là. Le hic, selon elle,  c’est que « nous n’avons pas obtenu un nouveau vote», et là aussi « c’est comme ça. » Mais « vous me connaissez, je ne reste jamais les bras ballants. » Ni la bouche bée, c’est bien dommage. Sur un autre media on a pu lire ceci, toujours de la dame en blanc : « j’ai un contact particulier avec le peuple. Cela fait ma force. » Ambiance Ségolène-la-Pucelle du Poitou… Décidemment, la pauvre est complètement dans le cirage.

 

     Puisqu’on parle de cirage, allons donc faire un tour du côté de lèche-talonnettes, j’ai nommé le brave docteur Kouchner. Entre les attentats en Inde, la Chine qui nous boude et le reste de l’Europe qui nous tire la gueule, le ministre est légèrement débordé de la langue, et n’a peut-être pas eu le temps de suivre le sacre d’Aubry. Cependant, comme d’habitude et à propos de tout, il donne son avis : « c’est dur d’être de gauche, surtout quand on est pas de droite. » Elle serait bien bonne, si ce n’est que Kouchner parle de lui. Pas de droite, Kouchner ? Celle-là, oui, elle est bonne ! Un survol rapide de ses dernières prises de position suffit à prouver le contraire. Pour ma part, ma préférée reste cette sortie, à propos des accords Europe-Afrique sur l’immigration, accords largement répressifs et inspirés par Hortefeux (oups, pléonasme !). Pour Kouchner il s’agit d’ « un début pour plus d’harmonie dans le monde. » Rien que ça. 

 

     L’harmonie, justement : règne-t-elle au gouvernement ? Oui mon colon, ça marche au pas, et au tout premier rang défile Xavier Bertrand, qui ne nous lâche plus avec sa litanie graisseuse : « si vous voulez gagner davantage, comment vous faites si vous travaillez pas davantage ? » Comment qu’on fait ? Attend on va te montrer, dis-nous juste où se trouve la caisse. Tout cela serait assez risible, si ça ne signifiait pas une volonté de bloquer les salaires, et durablement. Les petits salaires, hein, pas les émoluments patronaux divers et variés. C’est comme ça. Mais ça pourrait être autrement.

 

     Pour finir sur un peu de gaîté, parlons de la fin du monde. Le torche-cul nommé Pèlerin magazine réalisa la semaine dernière un sondage dont l’unique question était « croyez-vous en l’apocalypse ? » Eh bien, figurez-vous qu’un Français sur cinq y croirait…     Ça parait beaucoup, non ? Ah bah mon brave monsieur, c’est comme ça, qu’on vous dit, que voulez-vous, c’est la crise...

 

                                                                                                  Frédo Ladrisse

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