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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 22:18

index-copie-3.jpgTirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Après La Tunisie, après l’Egypte, la Libye? Seïf Al-Islam Kadhafi, le fiston du colonel, a beau promettre à son pays « la guerre civile, des rivières de sang : nous nous battrons jusqu’au bout, nous nous entretuerons dans les rues », on a beau dénombrer plus de 400 morts en 6 jours, n’empêche : le ministère de l’intérieur et de nombreux bâtiments publiques, à Tripoli même, sont en feu,  tandis que certaines villes de province ont d’hors-et-déjà basculé du côté de l’insurrection. Bref, ça sent le sapin pour un pouvoir considéré pourtant par les puissances occidentales comme indéboulonnable, par principe et par intérêt. Encore une analyse foireuse démentie par les faits, il serait temps, ne trouvez-vous pas, que les mal-comprenants occupant les offices du quai d’Orsay lèvent leurs lourdes paupières et osent regarder en face le monde tel qu’il va. Qui se souvient de leur enthousiasme lors de la chute du mur de Berlin et des « révolutions » qui s’ensuivirent, à l’Est, de la manière indécente que ces guignols avaient de danser la carmagnole autour de la dépouille du communisme autoritaire et de proclamer, dans le même mouvement, la « fin de l’histoire » , la victoire, définitive, du capitalisme ? On les retrouve, aujourd’hui, beaucoup plus timorés face à la vague révolutionnaire qui submerge le monde arabe. C’est qu’ils nous arrangeaient bien, ces dictateurs amis de la France qui, en échange d’une paix royale sur le plan intérieur permettaient à nos entreprises de continuer d’exploiter les ressources de ces pays. C’est aussi, sur un autre plan, que toutes ces rues-qui-gouvernent risquent de donner des idées aux populations assoupies et replètes d’Europe. Aussi, ces révolutions surprenantes sont traitées comme par-dessus la jambe par nos castes dirigeantes mais néanmoins frileuses — et, osons le mot, un peu froussardes —, dont l’objectif actuel est d’en minorer la portée.

     Une autre hypothèse consisterait à considérer que l’occident n’a réellement pas pris la mesure des bouleversements planétaires qu’impliquent ces soulèvements. Dans le cas de la France, la nomination à Tunis de l’ambassadeur Boillon abonde dans ce sens. Déjà, nommer en Tunisie un jeune homme qui, jusqu’à présent, représentait la France en Irak — pays dévasté s’il en est, par ailleurs toujours en guerre —, souligne l’incompréhension de la Sarkozerie à l’égard de l’actuelle situation tunisienne. Mais Boillon parle l’Arabe littéraire, alors on l’envoie lui — dans un pays francophone, bien vu… Puis, non content de poser en slip sur le site de Copains d’Avant, celui  que Sarko se plaît d’appeler « mon petit Arabe », met toute son inexpérience au service de sa mission, insultant dès son arrivée les journalistes tunisiens, accusés de « poser des questions débiles », en rajoutant dans le registre furibard, fulminant « mais enfin, est-ce que vous croyez que je suis à ce niveau, hein ! »Dès le lendemain des centaines de Tunisiens manifestaient devant l’ambassade de France, brandissant des cartons exigeant « Boris, dégage ! »  Le gaffeur s’est depuis excusé, à la télé et en Arabe littéraire, mais le mal était fait et la « nouvelle page » des relations franco-tunisiennes déjà tâchée de gras. Boillon, ah lala, Boillon…Une telle nomination, c’est ce qu’en langage diplomatique on appelle une « erreur de casting ». On attend avec impatience de voir quelle « erreur » de ce type sera nommée ambassadeur en Egypte — Lagaff’, Eric Zemmour ? Ah tiens, j’allais presque oublier : pour en finir avec Boillon, voulez-vous savoir ce qu’il disait du colonel Kadhafi, pas plus tard qu’en novembre dernier ? « C’était un terroriste, il ne l’est plus, il a fait son autocritique. Dans sa vie on a tous fait des erreurs, et on a tous droit au rachat. » Sans commentaires…                      

 

     Revenons un temps en nos contrées, et arrêtons-nous un moment, pas plus, sur le cas DSK. 7 millions de pauvres hères ont patienté devant leur poste, dimanche dernier à 20h, en attendant l’annonce de sa candidature à la course présidentielle. Mais non, bouche cousue, Strauss-Kahn s’est simplement fendu d’un tour de piste pour rien. Tout au plus Monsieur le Directeur du FMI a-t-il enfilé de vastes perles telles qu’ «il existe un risque de déclassement de l’Europe par rapport à l’Asie », qu’avec la crise « on a évité l’effondrement, mais on n’a pas évité les souffrances » et autres évidences destinées aux enfants que nous sommes assurément, aux yeux de ce maître du monde. Le suspense, donc, demeure entier, concernant sa candidature. Et je connais personnellement un membre du parti socialiste (on n’ose plus dire : un militant, tant ça milite nada dans ces partis de gouvernement) qui, réellement, n’en dort plus. A quoi ça tient, n’est-ce pas, une bonne nuit de sommeil… Ah y'a aussi, tiens, la Berlu : Il Cavaliere, pour sa part, dort comme un bambin, et se déclare « absolument pas préoccupé » par le procès qui l’attend aux premiers jours d’avril. A noter, au passage: voilà un pays, l’Italie, où le président du conseil toujours en exercice est traduit devant la justice, tandis que de l’autre côté des Alpes tout est fait afin d’éviter au citoyen Chirac, en retraite depuis 2007, une comparution jugée par d’aucuns infamante. Il semble par ailleurs, pour le sarkoland, impossible ne serait-ce que d’envisager la démission d’une ministre aux affaires étranges. Comme le susurrait l’agité de l’Elysée lors de son show télé à plaisanteries multiples, tout porte à croire que, dans ce pays, « tout n’est pas en abscisse et en ordonnée. »

     Tu parles, chacal! Tes abscisses sont autant d’abcès, de pustules pullulant sur le corps social, exemple récent : la Sécu. Future victime du programme de casse systématique des acquis, c’est par la bande que Sarko et ses potes mafiosi s’attaquent à cette citadelle, usant jusqu’à la corde du prétexte de la dépendance, surtout, de son financement. Bien entendu, comme d’habitude, les caisses sont atrocement vides. Sarko, économiste en diable, demande donc « à chacun d’entre vous d’examiner toutes les autres options possibles, y compris celle de l’assurance. » Privée, l’assurance, ça va de soit. La création de la désormais célèbre cinquième branche, livrée d’emblée aux assureurs, risque bien d’être le premier coin enfoncé au cœur du principe de solidarité. Mais pourquoi ne pas privatiser dans le même mouvement l’assurance maladie, l’assurance vieillesse,… ? Pas d’impatience : ça viendra.

     Quelle que soit la façon que choisiront ces aigrefins pour nous la mettre grave, certains de nos contemporains n’auront guère le loisir d’en supporter les conséquences. Au hasard : les Roms. Une double page dans la presse livre un constat sans concession : non seulement les expulsions n’ont pas chassé les Roms de France, dont le nombre reste à peu près stable, mais surtout les conditions de vie de ceux et celles y résidant se sont largement dégradées. Belle réussite, y’a pas à dire. Variable d’ajustement de la politique migratoire (les Roms constituent plus du tiers des reconduites à la frontière), on en use pour gonfler les chiffres, sans se soucier des conséquences. « Oui, il faut expulser les Roms », s’emporte ainsi Jacques Myard, député Ump. « Expulser permet de rappeler à ces gens qu’ils ont le droit de venir, mais pas de s’établir en France. » Le droit de jouer les touristes, quoi. Pour l’heure, ces « touristes »-là survivent dans d’immenses bidonvilles, tel celui de Sarcelles, dans le 95, qui compte un milliers d’habitants et… un unique point d’eau, une borne d’incendie, à l’entrée du campement. Et c’est sans compter les déchets qui s’entassent entre les baraques, comme personne ne vient les ramasser (pas une benne, à l’horizon). A Sarcelles, les riverains seraient, parait-il, exaspérés. « Il y a un vrai risque pour notre santé », se lamente l’un d’eux. Et tes poules, tu as pensé au moins à les rentrer ?

 

                                                                                         Frédo Ladrisse.

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